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Ouverture de la LMSE aux voitures : dans le Sud-est toulousain, le bitume pour tout horizon

Aucun projet de transports en commun avant 8 ans dans le Sud-est, les bouchons ne sont pas près de se résorber !

Cette fin août 2016 a vu un vieux rêve de Jean-Luc Moudenc devenir réalité : la LMSE (Liaison Multi-modale Sud-Est) est enfin ouverte aux voitures ! Certes, un tronçon résiste encore dans la faculté Paul Sabatier, mais l’essentiel est là : les voitures peuvent circuler sur le pont au-dessus de la rocade, « rendant enfin son utilité à la LMSE » comme l’annonçait le prospectus de campagne des élections municipales de 2014.

Il aura fallut de la ruse et de la pugnacité à nos élus pour réaliser ce merveilleux projet, contesté dès le début par nos associations. Le coup le plus tordu étant la signature de la commande du pont au gabarit automobile, signée par Jean-Luc Moudenc entre les deux tours de l’élection municipale de 2008, un « cadeau » laissé à la nouvelle équipe élue qui, bien qu’opposée à l’ouverture de ce tronçon aux voitures, a été contrainte de construire un pont trop large !

Ce projet, visant à satisfaire à court terme un électorat trop dépendant de l’automobile, est présenté comme améliorant les conditions de circulation du complexe scientifique de Rangueil. Bien au contraire, cette ouverture va provoquer son asphyxie. Cette asphyxie, dénoncée depuis de nombreuses années par nos associations, est confirmée par l’étude menée pour justifier cette ouverture. Le pont de la LMSE supportera dès son ouverture un trafic quotidien de 15 000 véhicules, dont 45% seront uniquement en transit. La conséquence sera notamment l’augmentation de 25% de la circulation sur l’avenue de Rangueil où les voitures passent au pied des résidences universitaires, dégradant la qualité de vie de nos étudiants, mais aussi de tous les usagers du complexe scientifique. Ceux-ci seront heureux de découvrir à la prochaine rentrée universitaire qu’une petite autoroute passe sous leurs fenêtres !

Toulouse Métropole poursuit avec ce projet une fuite en avant qui verra inlassablement les nouvelles voies de circulation se remplir de bouchons, accentuant la pollution, l’insécurité routière et dégradant notre qualité de vie. Elle fait un aveu clair : elle ne croit pas en l’efficacité de la politique des transports en commun portée par Tisséo, en particulier celle des bus en site propre. Avec l’abandon du projet initial de prolongement de la ligne B, aucune nouvelle ligne de transports en commun ne desservira le Sud-est avant 8 ans.

Pourtant les pouvoirs publics doivent respecter la loi sur l’air, qui impose de réduire l’usage de l’automobile et favoriser les modes alternatifs. Localement les élus se sont engagés à réduire la part de la voiture dans les déplacements de 9% sur l’aire urbaine entre 2008 et 2020 (Plan de Déplacement Urbain). La construction de nouvelles routes comme la LMSE va donc à l’encontre de ces engagements.

Cette ouverture est une rupture frontale du protocole d’accord conclu en 2008 entre nos trois associations et Toulouse Métropole, par lequel celle-ci s’engage à dédier ce pont exclusivement aux transports en commun et aux modes actifs. Si cet accord n’a malheureusement pas pu empêcher effectivement cette ouverture, celui-ci va permettre à nos associations d’obtenir des dédommagements, une procédure judiciaire étant actuellement en cours.

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Mis à jour le mardi 20 septembre 2016, par Florian Jutisz


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