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Copenhague, la ville des cyclistes
Ne croyez pas que je suive à la trace Philippe Goirand, adjoint aux "pistes cyclables" à Toulouse mais après l’Espagne, je suis moi aussi aller jeter un oeil en Scandinavie : Malmö, Stockholm et bien entendu Copenhague. Point de conférences, mais des vacances programmées depuis longtemps dont le vélo sera évidemment le moyen principal de transport dans ces villes.
Passons sur les chiffres, statistiques, politique ....Allons plutôt découvrir Copenhague sur une bicyclette, vu par un cycliste urbain toulousain.
Tout d’abord, la sortie de la gare est toujours un choc dans ces pays-là. Le parking à vélo est ostensiblement bondé, un joyeux fouillis qui annonce la couleur. Les premiers taxis visibles sont .... à pédales, des rickshaws de fabrication artisanale donnent un petit air de New Dehli ! Les taxis automobiles sont rejetés un peu plus loin.
![]() piste
Voie voiture, voie bus, piste cyclbale (legerement surélevée par rapport à la chaussée mais moins que le trottoir
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Ce qui marque ensuite, c’est le nombre de voies sur la chaussée. 3 voies, sensiblement de même largeur : une est réservée aux autos, une autre aux bus et la dernière est une piste cyclable. Le défilé des cyclistes y est permanent. Un flot régulier irrigue les pistes : fluide, paisible, rapide (plus que chez nous) et très diversifié. Des gens chics, sur de magnifiques vélos hollandais, des ados fashions, des coursiers sur des fixies soigneusement préparés mais aussi des familles en triporteurs. Il n’est pas rare de voir le papa au guidon et dans la benne, les enfants et leur mère. A Toulouse, enfant est souvent synonyme de gros monospace, là-bas c’est triporteur... Les vélos voués au transport sont très répandus dans la capitale danoise. Il se sont largement développés en période de guerre quand le pétrole était rare, ainsi que durant les chocs pétroliers des années 70. La diversité des porteurs est de ce fait impressionnante. |
Le transport avant tout |
![]() Triporteur
Le triporteur, un moyen sympa de se poser pour un concert !
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![]() Stockholm
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Dernier détail, l’objet indispensable reste le couvre-selle. La pluie n’étant pas rare, il est agréable de ne pas se mouiller les fesses et de protéger sa selle. Si une simple poche plastique placée en temps normal sous la selle fait l’affaire, le couvre-selle publicitaire est très répandu. Les marques les fabriquent à leur nom et les placent sur les vélos. Je ne suis pas un adepte de la publicité mais cela démontre à quel point le vélo touche une majorité de personnes. On trouvera aussi des pompes à vélo publiques, dans la rue. Des bornes lumineuses affichent le nombre de cyclistes passés. Pas à l’aise dans la circulation... cycliste ! |
Le placement est important. On ne s’arrête évidemment pas au milieu d’une piste et on se place du bon côté de la piste car celle-ci se divise en général à l’approche des carrefours en plusieurs voies (tourne à droite, en face...). L’arrêt aux feux tricolore est assez respecté. Il faut dire que la signalisation lumineuse est souvent spécifique aux cyclistes avec des feux décalés par rapport à ceux des voitures. Les"vagues vertes" (synchronisation des feux) permettent même de se déplacer sur des grands axes à 20km/h sans poser pied à terre ! La technique pour tourner à gauche dans un grand carrefour est différente de la notre. Pas question de se placer sur la voie la plus à gauche. Dans le carrefour, on s’écarte sur la droite et on vient se placer sur la voie perpendiculaire en attendant de pouvoir aller en face lorsque le feu est vert. On signale cette manœuvre aux cyclistes qui suivent en levant la main, comme on signale aux autres cyclistes tout changement de direction avec le bras. |
![]() Hojbro Plads
Parking à vélo classique
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![]() Triporteurs barbeccue et tireuse à bière !
Triporteur rouge = barbeccue
Triporteur au fond = tireuse à bière ! |
Pas d’aménagements bling bling |
Bref, à Copenhague le vélo n’est pas une solution annexe et alternative de transport pour écolo motivé, c’est la principale solution de transport. Le vélo est le réflexe premier pour bouger en ville pour la majorité des habitants, simplement pour ses côtés pratique et rapide. 37% des travailleurs vont au travail à vélos, dans une ville de 1.5 million d’habitant !! Pourtant, rien n’est du au hasard et les danois n’ont pas un gène cycliste de plus que nous. A Toulouse on entend souvent comme excuse que nous n’avons pas de culture cycliste. Mais la culture n’est pas une fatalité et les habitudes se développent en fonction de ce qui est mis à disposition des citoyens. Une ville conçue pour la voiture où les aménagements cyclables sont réalisés anecdotiquement sans vraie politique réfléchie, ne pourra pas acquérir cette culture cycliste. A Copenhague le succès est le fruit d’une politique volontariste, ambitieuse depuis de très nombreuses années (l’association Vélo locale date de 1905 !), elle s’accompagne de communication et de mise en valeur du vélo. A Toulouse, on se dit tout juste, en 2010, que les zones piétonnes ça a du bon. Le chemin est encore long !! |
![]() piste et signalisation
Des feux tricolores décalés sont spécifiques aux cyclistes
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Mis à jour le lundi 2 août 2010, par